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in the poudre for love
3 janvier 2007

Sirènes, ça fait combien de pizzas?

En ces temps de fin d’année, et d’approches des fêtes, j’ai la motivation d’une moule sur son rocher. Du mal à me lever (faut dire que l’élevage de pingouins que je suis en train de préparer involontairement chez moi n’aide pas), du mal à partir bosser, du mal à faire quoi que ce soit de réellement intéressant là bas (cela dit, sur ce point, ce n’est guère ma faute). Par contre, je n’ai aucun mal à partir tôt le soir.

Mais évidemment, le jour où je dois aller à la fnac, le boulot se prolonge plus tard que prévu (notez que « plus tard que prévu », pour ce que je fais, c’est à peine 18h, hein)(et je suis payé)(un bien beau monde). Me voilà donc dans le RER puis dans cette caverne d’Ali-Baba plus tentatrice que les sirènes d’Ulysse à l’heure de pointe, pas longtemps avant Noël. L’heure de pointe de l’heure de pointe, donc. En temps normal, les sirènes, elles ont du plomb dans l’aile. Elles ont beau gueuler, s’agiter, crier pour que tu t’approches « Youhou, beau brun (oui, c’est moi qui écrit, je me décris comme je veux, je vous emmerde), viens me voir, moi, joli livre, viens caresser ma couverture » « Youhou, beau brun (ouais, bon, elles n’ont pas d’originalité, hein, après tout, ce sont des femmes à queues), viens tâter des yeux mon écran si beau » « Youhou je vous trouve très beau (ah, tiens, une étrangère qui va au ciné), viens écouter disque, toi pouvoir acheter moi chère, mais toi aimer ça », c’est toi qui choisis.

Bon, elles ont quant même le dernier mot, hein, faut pas croire, on vit dans une société de consommation de sirènes. Un jour de semaine en Mai, t’as beau t’attacher à un mât avec ton lecteur sur les oreilles pour ne pas te faire avoir, tu ramènes invariablement une sirène chez toi. Qui finit par se transformer en avertisseur sur ton compte en banque. Saloperie.

Par contre, la dernière semaine de courses avant Noël, la sirène devient marchande de poissons. Tu vas me dire, c’est une suite logique. Elle crie, elle hurle, elle t’insulte et te bouscule, elle n’en a rien à foutre, de toute façon, tu es OBLIGÉ d’acheter. Et elle le sait, elle le sent à la frénésie autour d’elle.

Et comme si ça ne suffisait pas, alors qu’en temps normal, tu es le seul pige.. client à aimer leurs chants, la beauté de leurs lignes épurées, la finesse de leur son, la qualité de leur pixel, là, comme par hasard, tout le monde les aime. Et évidemment, la fidélité de ces sirènes est corrélée à ton portefeuille. Tu te crois aimé, tu découvres que ta sirène, à qui tu fais les yeux doux depuis des mois, lui promettant monts et merveilles dès que ton compte en banque sera assez garni pour l’accueillir en ton sein, est prête à partir avec le premier venu, tant que celui-ci a l’air de pouvoir subvenir à ses besoins. Je crierai bien fille facile, mais je crains d’être mal vu. Après tout, c’est son métier. Pas être fille facile, être sirène. En fait, elle est un peu comme ces enfants difficiles de la DDASS qui attendent d’être recasés dans une famille, quand celle-ci arrive, ils se transforment en angelot.

Et ce qu’elle préfère, la sirène, c’est quand on se bat pour elle. Elle est la dernière en magasin, la dernière avant la prochaine livraison marine, qui aura lieu en 2007, et TOUT ses prétendants se livrent à une valse d’excès en tout genre, sont prêts à en venir au main, se bousculent à la moindre occasion, et se jettent sur leur garde-chiourme avec l’avidité de Philippe Bouvard sur une blague. Évidemment, tout comme celui-ci, ils se trompent souvent de personne. Et la sirène continue de chanter, tandis que l’observateur sourd ou non intéressé observe avec ravissement ce match de foot de pupilles, quand tout les gamins s’agglutinent autour du ballon comme des mouches sur euh… Le Pen ?, et suivent le ballon en criant. Et l’entraîneur a beau s’époumoner, cela continue toute la partie. Là, pareil, sauf que certains mauvais joueurs veulent continuer à jouer à la baballe même une fois la partie terminée. Ils crient après l’arbitre parce qu’il a favorisé un des concurrents (de là à ce que celui-ci soit en jupe, il est accusé de coucher avec elle. De là à ce que l’arbitre soit lui même en jupe, ou efféminé, je te dis pas jusqu’où ça peut aller.. Le français est décidément TRÈS mauvais joueur, en plus d’être sexiste)(Bon, évidemment, un arbitre en jupe, ça n’arrive pas assez souvent.. Sauf en finale en Juillet, elle était déguisée et couchait avec les italiens).

Bref, les sirènes, à Noël, elles ont plus de pouvoir que Chirac et Sarkozy. Et là, moi, je dis : Non. Parfaitement, comme De Gaulle et une femme migraineuse, je dis non. Oui, les hommes migraineux disent aussi non. Mais là n’est pas le débat. Parce que non seulement, on se doit d’acheter tous des sirènes, et même pas pour soi, mais en plus, vu que tu es jeune, et donc encore un peu étudiant, c’est à dire que tu fais tout au dernier moment, la sirène que tu recherches est partie depuis bien longtemps avec l’homme de sa vie, pour que tu te retrouves avec, au choix, un bébé sirène (le modèle un peu moins fin au niveau du son, difficile à maîtriser, et moins beau et attirant, forcément), ou la cousine légèrement attardée (lente, peu maniable, incapable de fonctionner sans toi, et encore, il lui faut 3h d’explications quand t’es là). Comment être satisfait, dans ces cas là ? Évidemment, tout ça finira encore une fois sur Ebay, à enrichir un propriétaire ingrat certes, mais pas complètement stupide.

Je vous le demande, moi, est ce qu’on ne pourrait pas chacun choisir le jour de son Noël ? Pour certain, en Juillet, d’autre fin Septembre, ou pourquoi pas en Mars, qu’importe !

Mais je dis non aux sirènes achetées dans l’urgence ! Non aux batailles pour les faveurs de l’une d’entre elles ! Aidons-nous, associons-nous, unissons-nous pour que tout le monde les ait à tour de rôle !

Euh… Enfin, pas comme ça, hein, bande de voyous !

L’esprit de Noël n’est plus ce qu’il était…

Et une bien bonne année à vous

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Commentaires
L
Angelene -> JE NE PLEURE PAS DEVANT LES MATCHS DE FOOT! (surtout quand les italiens ont triché comme des morues) (bon, par contre, je hurle.. en 98, j'ai hurlé, mais j'étais jeune, hein, tu sais ce que c'est :p) Des tasses? Tain, j'aurai du y penser, ça déchire, comme cadeau facile, ça!
A
C'est comme ça que, oui, c'est vrai, je me suis retrouvée à offrir des tasses. <br /> J'savais pas que tu pleurais devant les matchs de foot, tu l'assumes pas totalement on dirait ? hahaha
L
Ze Poulpe -> Aaaah, oui, mais le rayon maternité jouxte celui des positions sexuelles, alors attention, hein!<br /> Euuuh, ne pas mettre les pieds à la fnac, tu me connais assez, hein ;)<br /> Les sirènes prix spéciales, c'est clair, aargh! :s Le meilleur moyen de se retrouver avec un album inintéressant, ou un film de Steven Seagal, brr<br /> <br /> Aurélia -> Chut, n'oublie pas, t'es vieille, maintenant :p Ne dis pas trop fort qu'il faut te parler plus lentement et plus fort.<br /> J'ai pas chialé, je l'ai jeté par la fenêtre sur la première voiture italienne qui passait<br /> <br /> Arpenteur -> vivement juillet *sight* Encore que, ces jours-ci, il fait assez chaud pour simuler le printemps.<br /> Faut pas détester les livre, de toute façon, il faut juste les voler. Dommage que cela ne se télécharge pas..
A
Juillet c'est pas la saison des jupes de toute façon? Pas des sirènes, sinon, comment repartir autant la queue entre la jambe...?<br /> Par contre pour décrire décembre, tu t'y prends à merveille. Tu me ferais presque détester les livres à force.<br /> Mais non, je déconne.
A
Faut que tu mange plus de viande, ça te donnera de la force pour résister aux queues de poisson.<br /> <br /> J'ai pas très bien compris le passage avec l'arbitre en jupe en juillet, là...<br /> <br /> Tu nous le refais au ralenti ?<br /> Et pis après je raconte à tout le monde comment t'as chialé tout seul devant ta télé ?
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